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Noticias | Por Redacción Espacinsular

De jeunes enfants de 10 ans, mais aussi des femmes âgées, ont été victimes de violences sexuelles — y compris de viols collectifs pendant des heures devant leurs parents ou leurs enfants par plus d’une demi-douzaine d’éléments armés — au milieu une explosion de la violence des gangs dans la capitale d’Haïti, Port-au-Prince

Révèle un rapport des Nations Unies sur les droits de l’homme publié aujourd’hui.

Le rapport, intitulé « Violences sexuelles à Port-au-Prince : une arme utilisée par les gangs pour instiller la peur », a été publié conjointement par le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) et le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).

« Les gangs utilisent la violence sexuelle pour semer la peur, et de façon alarmante, le nombre de cas augmente de jour en jour à mesure que la crise humanitaire et des droits humains en Haïti s’aggrave », a déclaré Nada Al-Nashif, cheffe par intérim du HCHD.

« Les témoignages horribles partagés par les victimes soulignent l’impératif d’une action urgente pour mettre fin à ces comportements pervers, veiller à ce que les responsables soient sanctionnés et que les victimes reçoivent un soutien. »

Le rapport documente minutieusement les crimes sexuels perpétrés contre les femmes, les filles et les garçons de tous âges, ainsi que dans une moindre mesure les hommes, par des gangs menant leurs guerres territoriales et cherchant à étendre leurs zones d’influence. Les personnes LGBTI+ ont également été ciblées.

Les gangs armés ont utilisé le viol et les viols collectifs pour instiller la peur, punir, subjuguer et infliger des souffrances aux populations locales. Considérés comme des objets sexuels, les femmes, les filles, et parfois les hommes, sont également contraints de devenir les « partenaires » des éléments armés dans les fiefs des gangs. Refuser de telles faveurs sexuelles peut entraîner des représailles, notamment des meurtres et des incendies criminels.

Le rapport souligne, en outre, que la violence sexuelle se produit dans le contexte des enlèvements, lorsque certaines femmes et filles sont violées à plusieurs reprises, par un ou plusieurs ravisseurs armés, parfois pendant plusieurs jours ou semaines. Les ravisseurs ont même utilisé des vidéos enregistrées des viols pour obliger les familles des victimes de payer les rançons.

Au cours de l’année écoulée, la violence des gangs est devenue incontrôlable, en particulier dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince et dans certaines villes régionales. Soixante pour cent de la capitale serait désormais sous le contrôle ou l’influence d’éléments de gangs qui ont facilement accès à des armes et des munitions de gros calibre trafiquées depuis l’étranger.

Garantir un accès immédiat à des soins médicaux et psychosociaux adéquats pour prévenir de nouveaux dommages physiques et psychologiques est une première étape cruciale vers la réinsertion des victimes. Les victimes ont également droit à un recours, y compris l’accès à la justice et à la réparation. Cependant, les efforts des acteurs nationaux et internationaux travaillant dans ce domaine pour garantir les droits des survivants ont généralement été insuffisants en raison des multiples défis et obstacles détaillés dans ce rapport.

Le rapport souligne que les autorités nationales, le système des Nations Unies, les organisations de la société civile et les prestataires de services, doivent s’attaquer de toute urgence à la violence sexuelle en Haïti. Il identifie les domaines clés de la police et des soins de santé, ainsi que la création d’un groupe de travail judiciaire afin de lutter contre l’impunité pour les crimes de violence sexuelle, entre autres, comme priorités pour lutter contre ce fléau.

S’il n’est pas traité de manière adéquate et rapide, un tel recours généralisé à la violence sexuelle risque de briser davantage le tissu social déjà profondément fragile de la société haïtienne pour les années à venir et pourrait saper les perspectives de développement durable et de stabilité durable, indique le rapport.

Entre janvier et juillet 2022, les auteurs du rapport ont mené plus de 90 entretiens avec des victimes et des témoins d’incidents à Port-au-Prince, ainsi qu’avec des prestataires de services, des organisations communautaires, des organisations non gouvernementales nationales et internationales et des représentants du gouvernement d’Haïti, en vue de vérifier les abus documentés.