Les fonds de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité en Haïti (MSS) ne sont pas en jeu, ni affectés de telle manière que leur travail dans le processus de lutte contre les gangs haïtiens puisse être affecté, comme l'établissent le mandat des Nations Unies et de la communauté internationale.
Il est important de clarifier auprès d’une partie de l’opinion publique et des groupes intéressés que la source de financement du MSS provient de différents gouvernements et agences d’État, dont le Canada, le Département de la Défense des États-Unis (DOD) et le Département d’État, directement.
La Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti (MSS) bénéficie également du soutien financier du Fonds d’affectation spéciale des Nations Unies, qui reçoit des contributions de plusieurs gouvernements et États, dont les États-Unis.
Une source bien informée sur le sujet d'Haïti et du financement du MSS, consultée, a indiqué que la mission étrangère d'appui à la Police Nationale d'Haïti ne risque pas d'être affectée par le manque de financement à l'heure actuelle.
« J’ai reçu la confirmation de l’ONU que les fonds suspendus sont exclusivement ceux offerts comme contribution au Fonds d’affectation spéciale. "Cette offre était de 15 millions et maintenant ils en ont bloqué 13. Mais le fonds a effectivement d'autres contributions de plusieurs pays pour 110 millions de dollars", a déclaré la source d'Espacinsular.
La même source a révélé à Espacinsular que le Département d'État et le Ministère de la Défense des États-Unis, deux organismes officiels, ont confirmé et réitéré qu'ils maintenaient leurs engagements de soutien financier à la Mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti (MSS). « Ils n’ont pas été suspendus », comme cela aurait été rapporté sur les réseaux sociaux et les médias traditionnels.
En Haïti, une situation désespérée nécessite davantage de soutien international pour gagner la guerre ouverte des gangs armés qui terrorisent la population.
Le dernier rapport sur les droits de l’homme met en évidence la grave détérioration de la sécurité et le nombre de victimes de la sale guerre menée par les gangs haïtiens qui attaquent sans pitié la population.
Des données qui parlent d'elles-mêmes
« Entre le 1er octobre et le 31 décembre 2024, selon les données du BINUH, au moins 1 732 personnes ont été tuées et 411 blessées dans des actes de violence commis par des gangs et des groupes paramilitaires, ainsi que dans des opérations policières. Français Cela porte le nombre total de personnes tuées à 5.626 et de blessées à 2.213 en 2024. Parallèlement, au moins 431 personnes ont été enlevées contre rançon par des gangs au cours du dernier trimestre de l'année, ce qui porte le nombre total d'enlèvements à 1.494 en 2024 », indique le dernier rapport des droits de l'homme du BINUH (1), publié le 3 février 2025.
Une réalité alarmante dans le conflit haïtien a été et continue d’être les massacres perpétrés par les gangs haïtiens. Au moins trois massacres majeurs ont fait plus de 300 morts dans le quartier de Wharf Jérémie (commune de Port-au-Prince), ainsi que dans la ville de Pont Sondé (commune de Saint Marc) et dans la commune de Petite Rivière de l'Artibonite, dans le département de l'Artibonite. (2)
Le rapport détaille également avec inquiétude l’augmentation des procès dits populaires. « Elle s’est également caractérisée par une consolidation du phénomène de la « justice populaire » comme source importante de violations des droits de l’homme. Au cours de la période considérée, au moins 268 personnes ont été lynchées ou exécutées dans ces circonstances, un chiffre qui s’élève à plus de 596 en 2024. » (3)
Campagne pour la transformation du MSS en Mission de Paix
Le Ministre haïtien des Affaires étrangères Jean-Victor Harvel JEAN-BAPTISTE, lors de la dernière réunion de suivi du Conseil de Sécurité des Nations Unies sur la crise haïtienne, a fortement plaidé pour la transformation de la Mission Multinationale d'Appui à la Sécurité (MSS) en une Mission d'Opération de Maintien de la Paix des Nations Unies en Haïti. Elle a rappelé avec gravité que chaque jour d’inaction aggrave les souffrances des familles endeuillées, des femmes vivant dans la peur et des jeunes dont les rêves sont brisés par la violence armée.
« L’angoisse des familles en deuil, des femmes terrifiées et des jeunes privés d’un avenir prospère ne peut plus attendre. « Nous exhortons la communauté internationale à agir maintenant, car le temps est un luxe que notre nation ne peut plus se permettre », a déclaré le ministre des Affaires étrangères JEAN-BAPTISTE aux membres du Conseil. (4)
Lors de cette réunion du Conseil de Sécurité des Nations Unies, la République Dominicaine, voisin le plus proche d'Haïti, par l'intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères Roberto Álvarez, a exprimé que le MSS doit être renforcé en raison de la réalité sur le terrain qui montre que les mesures n'ont pas encore été suffisantes pour surmonter la grave crise.
Le ministre des Relations extérieures Alvarez « Nous comprenons que dès réception du rapport du Secrétaire général, cet organe doit entamer les discussions pertinentes en vue d'évaluer les recommandations et de mettre en œuvre celles qui forment un mécanisme solide et durable, avec un mandat clairement défini, visant à rétablir définitivement la stabilité et la paix en Haïti », a ajouté Roberto Alvarez. (5)
Le ministre des Affaires étrangères a déclaré que le moment est venu pour cette organisation d'assumer un rôle plus efficace dans la pacification d'Haïti en appuyant les autorités de ce pays. « La Charte des Nations Unies attribue très clairement à ce Conseil la responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité internationales. « Cette responsabilité nous engage à continuer à jouer ce rôle important de leadership là où il est le plus nécessaire et en temps opportun », a-t-il ajouté.
La campagne pour transformer la Mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti (MSS) en mission de maintien de la paix est en cours. Pour réussir, ils ont besoin de pays ayant la capacité d’influencer le Conseil de sécurité des Nations Unies. Il n’est pas non plus exclu que des méthodes peu orthodoxes telles que la désinformation soient utilisées pour promouvoir la transformation du MSS en une autre Mission de Paix en Haïti comme la MINUSTAH et d’autres qui se sont retrouvées à leur arrivée en Haïti, sans rien.